Lumières d’été

 

Une vieille dame menue raconte, devant la caméra, le jour où elle a perdu sa mère, traversé Hiroshima en flammes, passé son chemin devant des blessés assoiffés. Derrière la caméra, un Japonais saisit les gestes de cette femme qui se souviennent pour elle. Ce sont ceux d’une grande mime japonaise : Mamako Yoneyama. Le cinéaste interdit, Hiroto Ogi, travaille dans le cinéma en France, comme son personnage. Ce subtil mélange de documentaire et de fiction permet à Jean-Gabriel Périot, auteur du monumental montage d’archives Unejeunesse allemande, d’observer comment l’histoire documentée par le cinéma affecte son héros, le transforme.

Ce long prologue situe le film en un lieu passionnant autant qu’inattendu : celui d’une enquête poétique sur l’efficacité d’un témoignage filmé sur la vie d’un homme. Akihiro va vagabonder dans la ville de Hiroshima en compagnie d’une belle jeune femme spectrale rencontrée dans le parc du Mémorial de la Paix, à quelques mètres de l’épicentre de la bombe. Akihiro fera le voyage vers la mer et vers les plaisirs quotidiens, le jour de la fête d’Obon où les fantômes des morts visitent les vivants.

 

Positif
Septembre 2017